Sarr voit l'avenir en Bleu
- Théo CAUSSE
- 22 oct. 2018
- 3 min de lecture
Une nouvelle fois titularisé avec l'Olympique de Marseille en raison du ménagement d'Hiroki Sakai tout juste rentré de sélection et touché aux adducteurs, Bouna Sarr réalise un bon début de saison à un poste qui n'est normalement pas le sien mais auquel il est désormais cantonné depuis la saison dernière. Ajoutez à cela le faible niveau affiché par Benjamin Pavard en équipe de France, et vous vous rendrez compte que Didier Deschamps a de nouveaux à faire à un véritable casse-tête.
En début de saison dernière, l'effectif de l'OM est renforcé par l'arrivée de Valère Germain, Luiz Gustavo, Adil Rami ou encore par le retour de Steve Mandanda. Cependant, aucune recrue à constater concernant le poste de latéral droit que Sakai occupe désespérément seul. C'est durant la pré-saison avoua l'intéressé, que Rudi Garcia lui fit part de ses intentions de l'utiliser à ce poste affichant une certaine pénurie, dans le but de concurrencer le japonais et poussant alors les deux joueurs à tirer le meilleur d'eux même. Soit dit en passant, ce problème n'a toujours pas été résolu de l'autre côté de la défense marseillaise où Jordan Amavi enchaîne les piètres prestations. Bref, là n'est pas la question.
D'abord surpris, Sarr se mit rapidement au travail et fit son apparition à ce nouveau poste en Ligue 1, contre Rennes à la surprise générale.
Son amour du maillot, son abnégation sans borne, ses courses incessantes ainsi que son passif d'ailier lui permit de disputer plusieurs matchs comme titulaire, notamment en fin de saison lors d'importantes rencontres sur la scène européennes (comme face à Salzbourg) en l'absence de Sakai, blessé au genou durant plus d'un mois (de mars à mai).
En alignant les bonnes prestation, il eu même l'occasion de croire en ses chances pour disputer la Coupe du monde en Russie sous le maillot de l'équipe de France. Il le disait lui-même au micro de RMC en mai dernier : «Pourquoi pas être une surprise. Il n'y a pas énormément d'éléments à ce poste. La meilleure des choses pour l'équipe de France serait que (Djibril) Sidibé revienne. On ne va pas se mentir, c'est le numéro 1 à ce poste. Mais il n'y a jamais vraiment eu de numéro 2. Pourquoi ne pas prétendre à cette place en continuant à être performant ?».
L'ancien joueur de Metz à d'ailleurs toujours affiché son attachement pour la France, en déclinant notamment des propositions sénégalaises. «J'ai toujours rêvé de l'équipe de France, a-t-il ajouté. Je suis français, je suis né ici. J'ai une attirance pour les Bleus.» déclarait-il le même jour.
Depuis le début de la saison, Bouna Sarr compte 10 rencontres à son actif (sur 12), dont 7 titularisations. Hier encore, il fut le meilleur marseillais sur la pelouse en délivrant notamment une passe décisive sur un centre à destination de Morgan Sanson juste avant la mi-temps, alors que son équipe subissait le jeu niçois. Il est aussi l'auteur d'un retour défensif salvateur sur Balotelli quelques minutes plus tôt.
Même s'il doit encore progresser dans certains domaines (centres, tendance à un peu trop monter), ses quelques carences défensive - ce qui est normal pour un joueur novice à ce poste - est en grande partie comblée grâce à sa grinta comparable à celle d'un Lucas Hernandez.

Tous ces éléments laissent penser que le joueur de 26 ans à sa place en équipe de France, surtout lorsque l'on connait le manque de qualité à ce poste. Benjamin Pavard, outre son but fantastique face à l'Argentine qui a sonné la révolte bleue, n'apporte pas assez offensivement (très peu de centres réussi, son unique passe décisive remonte au 9 juin dernier contre les Etats-Unis), mais surtout défensivement (très souvent en difficulté sur son côté).
De son côté, Sidibé n'a toujours pas retrouvé sa forme d'antan tandis que Debuchy, ancien international, n'est plus aussi incisif qu'en fin de saison dernière.
Les marches de Clairefontaine se rapproche donc petit à petit pour Sarr, qui les gravira peut-être pour la première fois dès novembre prochain...
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